Moubarak s'accroche, les manifestants furieux

[Olivier Perrier]

Moubarak s'accroche, les manifestants furieux

Hosni Moubarak, le président de l'Égypte, a annoncé le 10 février en soirée qu'il allait demeurer en poste jusqu'à l'élection de son successeur qui aura lieu en septembre. Toutefois, il a promis qu'un transfert des pouvoirs aurait lieu d'ici à son départ. Par ailleurs, il a annoncé qu'il avait transféré une partie des pouvoirs à son vice-président, Omar Souleimane. Moubarak a assuré qu'il ne se présenterait pas aux présidentielles de sa propre succession, même s'il tient à superviser les élections pour s'assurer d'une « transition ordonnée ». Le président a aussi affirmé que, malgré les nombreuses demandes des manifestants, il n'avait pas l'intention de quitter l'Égypte. De plus, il a dit qu'il refusait de laisser les puissances étrangères lui dire quoi faire.

Les dizaines de milliers d'égyptiens, rassemblés sur la « Place de la Libération », ont poussé des cris de colère et ont hué devant cette annonce. Après dix-sept jours de révolte, ils espérait en effet que Moubarak annoncerait enfin son départ. Devant ce nouveau refus du président de quitter son poste, les manifestants ont scandé des « À bas Moubarak ! Dégage, dégage ! » et ont brandit leurs chaussures en direction de l'écran sur lequel était transmis le discours. Ils ont également demandé une grève générale et ont incité l'armée à faire son choix entre le régime et le peuple.

Selon moi, Moubarak devrait se retirer et laisser quelqu'un d'autre s'occuper de la « transition ordonnée ». Il a gouverné l'Égypte pendant trente ans, je crois qu'il est plus que temps qu'il parte. Je ne pense pas que de donner ses pouvoirs à son vice-président puisse réellement faire la différence dans la situation car, à mon avis, il faudrait que son remplaçant soit quelqu'un n'étant pas déjà au pouvoir. Il est fort probable que Omar Souleimane ne soit pas véritablement mieux que Moubarak. De plus, même si ce dernier n'a pas l'intention de se présenter aux prochaines élections, il y a de forts risques qu'elles ne soient pas très démocratiques si c'est lui qui les supervise. D'après moi, tant que son équipe sera au pouvoir, il n'y aura pas réellement de changements dans l'organisation du gouvernement égyptien. Je pense que Moubarak devrait laisser les autres pays ou des organisations comme l'O.N.U. intervenir étant donné qu'il semble avoir perdu le contrôle de la révolte.

Cet article fait un lien avec le thème « Pouvoir » et le sous-thème « Gouvernance » car Moubarak continue de prendre les décisions et d'exercer son pouvoir sur l'Égypte malgré la révolte générale du peuple.

Source : MOUSSAOUI, RANA et BEL AÏBA, INÈS, Cyberpresse, « Moubarak s'accroche, les manifestants furieux », www.cyberpresse.ca (Consulté le 10 février 2011)